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France Dalès Artiste peintre et poète
3 décembre 2011

GRANDE TERRE à Amadeus

Grande Terre
J’ai posé les rênes sur l’encolure de mon cheval.
Seul, il s’est arrêté, a humé l’air de ses naseaux légèrement dilatés et a poussé un petit soupir.
La tête haute, les oreilles aux aguets, je le sens sensible aux odeurs du bord de mer tout proche.
Une mouche insistante s’enivre de la sueur qui perle sur sa belle robe alezane, un peu assombrie.
Le bétail que nous suivions est parti à la recherche de l’ombre.
Il s’est regroupé sous les grands arbres près de la plage, là où l’herbe se fait plus rare.
À quelques pas de là, les palétuviers aux racines tortueuses enjambent la mangrove.
L’air a pris le goût du sel. La chaleur se fait moite.
La marée s’est lentement retirée. On entend les petits claquements secs des coquillages dans le sable, qui souvrent et se referment.
Les petits crabes tourlourou courent dans tous les sens et s’engouffrent dans leurs trous.
Autour d’eux, les racines des palétuviers, telles des tentacules, s’enfoncent dans la boue salée pour ressortir un peu plus loin, à la recherche d’oxygène.
La mangrove, telle un grand poumon, respire le long de la côte.
Un taureau, séparé du troupeau, pousse un long mugissement, aigu et languissant, comme un chant d’amour.
Penchée un peu en avant, j’ai posé lentement ma main sur l’encolure d’Amadeus. À ce contact, des frissons ont parcouru sa belle robe mouillée.
Le soleil, déjà haut dans le ciel, darde ses rayons.

France Dalès

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